© Archipop. Toute reproduction ou modification est interdite.
En savoir plus
En savoir plus
Amour et oubli
- Cinéaste(s) : Willy DUMOULIN, Sophie DUMOULIN
- Année(s) : 1980 à 1990
- Lieu(x) : Lille (59)
- Durée : 00:09:50
- Coloration : Couleur
- Format : Film super 8
- Son : Sonore
- Genre : Documentaire
- Collection : Willy DUMOULIN
- Support(s) : 0408FI0011
Les cinéastes nous content une histoire d'amour et d'oubli à travers ces objets et ces images témoignant d'un désir, d'un souvenir intime puis se retrouvant sur les étals d'une braderie, en l’occurrence la grande braderie de Lille.
Une voix-off emmène le spectateur sur ce chemin de l'amour et de l'oubli tandis que la caméra explore les stands divers et variés de la braderie. On découvre en dernier lieu des extraits de films trouvés, venus d'ailleurs et tournés par des anonymes.
"Cette belle journée d’automne incitait à la promenade. J'avais emporté une caméra car le pittoresque des étals de cette braderie m'offrirait peut-être quelques prises de vues originales et insolites.
On trouve tout dans ce bric-à-brac, des vieux meubles, des ustensiles de cuisine. Des vêtements plus ou moins usagers. De vieux pneus noirs et inertes voisinent avec de blanches colombes qui attendent un nouveau maître. Est-ce la misère ou la lassitude qui pousse leur propriétaire à vendre ces oiseaux du bonheur plutôt que de les laisser s'envoler vers leur propre destinée ?
Je suis fasciné par tous ces objets qui jonchent les étals et les trottoirs. Une certaine nostalgie s'empare de moi à la vue de ces poupées et de ces jouets qui ont émerveillé et fait rire tant d'enfants.
Je me prends à rêver devant les litho, les fusains, les aquarelles, les peintures à l'huile. De l'ancien et du moderne. Des croûtes et de belles toiles mêlées. Je me remémore la phrase de la marquise "Objets inanimés avez-vous donc une âme ?" en voyant ces bibelots et ces objets d'art en bois, en plâtre ou en biscuit. D'autres sont en régule, en bronze, en pierre ou en terre cuite. Je serai bien incapable de distinguer une croûte d'un tableau de maître, ou une pacotille d'un objet précieux, à moins qu'une étiquette "Made in Hong-Kong" ne trahisse son origine. Je ne suis pas un chineur, ce spécialiste qui fréquente les braderies pour acheter tout ce qui sera susceptible d'être revendu à des antiquaires."
Je reste songeur devant ces vieilles photographies.
La mise à l’encan de ces témoignages d'amour et de ces témoins de bonheur me troublent. Un tel manque de respect à l'égard des anciens me choquent profondément. Ces portraits sont tellement nombreux qu'il serait possible en les achetant d'offrir une galerie d'ancêtres à tout un groupe d'enfants abandonnés. Et dire que tout a été acheté dans le même but, celui de faire plaisir. Charité bien ordonnée, d'abord se faire plaisir à soi-même ou pour honorer un ami, souvent pour faire plaisir à un être cher. Les objets remplacent les mots tendres que l'amour aspire mais que l'on n'ose pas dire. Tous sont chargés d'amour, ils sont les messagers du cœur et les témoins de sentiments généreux et affectifs. Quand ils ont cessé de plaire ou quand leur propriétaire quitte ce monde, ils sont relégués dans un placard, dans une cave ou un grenier, par des successeurs indifférents puis ils tombent dans l'oubli. A l'occasion d'un débarras ou d'un déménagement, ces objets disparaissent définitivement dans les poubelles ou se retrouvent alors à la braderie. Les souvenirs d'une vie suivent un cycle court : l'amour, l'oubli, la mort. Ou un cycle long : amour et oubli, nouvel amour et nouvel oubli et ainsi de suite."
Tient des bobines de film, mais elles sont pleines ? Pleines de vieilles et secrètes images. Je les achète. Ces films sont une fenêtre sur la vie des autres.
De retour chez moi, j'ai hésité un moment avant de visionner ces souvenirs abandonnés. Ces films ont été tournés par des inconnus. Aucun nom ne figure sur les bobines. Ce sont des souvenirs d'événements familiaux. Ce sont des souvenirs de vacances. Ce sont parfois des documents, manifestation d'un désir de partager une découverte ou une aventure. Ces images argentiques peuvent faire revivre le passé durant une période de 100 ans parait-il, si elles sont conservées dans de bonnes conditions. Les images de Méliès et celles des Frères Lumière ne sont-elles pas parvenues jusqu'à nous ?
Parmi les personnages qui défilent sur l'écran, combien sont-ils encore en vie ? En regardant ces images, je me demandais ce que deviendrait celles que j'ai moi-même tournées à mon tour. J'aurais franchi les portes des ténèbres."
Images d'inconnus :
moto-cross, communion, femme ménagère et nombreux desserts exposés sur la table, gardes britanniques à Londres, exposition d'armures de guerre, usine de chocolaterie, chiens de chasse et trophées de chasse, repas festif et danse en couple.
Voix-off : André Lecocq.
Une voix-off emmène le spectateur sur ce chemin de l'amour et de l'oubli tandis que la caméra explore les stands divers et variés de la braderie. On découvre en dernier lieu des extraits de films trouvés, venus d'ailleurs et tournés par des anonymes.
"Cette belle journée d’automne incitait à la promenade. J'avais emporté une caméra car le pittoresque des étals de cette braderie m'offrirait peut-être quelques prises de vues originales et insolites.
On trouve tout dans ce bric-à-brac, des vieux meubles, des ustensiles de cuisine. Des vêtements plus ou moins usagers. De vieux pneus noirs et inertes voisinent avec de blanches colombes qui attendent un nouveau maître. Est-ce la misère ou la lassitude qui pousse leur propriétaire à vendre ces oiseaux du bonheur plutôt que de les laisser s'envoler vers leur propre destinée ?
Je suis fasciné par tous ces objets qui jonchent les étals et les trottoirs. Une certaine nostalgie s'empare de moi à la vue de ces poupées et de ces jouets qui ont émerveillé et fait rire tant d'enfants.
Je me prends à rêver devant les litho, les fusains, les aquarelles, les peintures à l'huile. De l'ancien et du moderne. Des croûtes et de belles toiles mêlées. Je me remémore la phrase de la marquise "Objets inanimés avez-vous donc une âme ?" en voyant ces bibelots et ces objets d'art en bois, en plâtre ou en biscuit. D'autres sont en régule, en bronze, en pierre ou en terre cuite. Je serai bien incapable de distinguer une croûte d'un tableau de maître, ou une pacotille d'un objet précieux, à moins qu'une étiquette "Made in Hong-Kong" ne trahisse son origine. Je ne suis pas un chineur, ce spécialiste qui fréquente les braderies pour acheter tout ce qui sera susceptible d'être revendu à des antiquaires."
Je reste songeur devant ces vieilles photographies.
La mise à l’encan de ces témoignages d'amour et de ces témoins de bonheur me troublent. Un tel manque de respect à l'égard des anciens me choquent profondément. Ces portraits sont tellement nombreux qu'il serait possible en les achetant d'offrir une galerie d'ancêtres à tout un groupe d'enfants abandonnés. Et dire que tout a été acheté dans le même but, celui de faire plaisir. Charité bien ordonnée, d'abord se faire plaisir à soi-même ou pour honorer un ami, souvent pour faire plaisir à un être cher. Les objets remplacent les mots tendres que l'amour aspire mais que l'on n'ose pas dire. Tous sont chargés d'amour, ils sont les messagers du cœur et les témoins de sentiments généreux et affectifs. Quand ils ont cessé de plaire ou quand leur propriétaire quitte ce monde, ils sont relégués dans un placard, dans une cave ou un grenier, par des successeurs indifférents puis ils tombent dans l'oubli. A l'occasion d'un débarras ou d'un déménagement, ces objets disparaissent définitivement dans les poubelles ou se retrouvent alors à la braderie. Les souvenirs d'une vie suivent un cycle court : l'amour, l'oubli, la mort. Ou un cycle long : amour et oubli, nouvel amour et nouvel oubli et ainsi de suite."
Tient des bobines de film, mais elles sont pleines ? Pleines de vieilles et secrètes images. Je les achète. Ces films sont une fenêtre sur la vie des autres.
De retour chez moi, j'ai hésité un moment avant de visionner ces souvenirs abandonnés. Ces films ont été tournés par des inconnus. Aucun nom ne figure sur les bobines. Ce sont des souvenirs d'événements familiaux. Ce sont des souvenirs de vacances. Ce sont parfois des documents, manifestation d'un désir de partager une découverte ou une aventure. Ces images argentiques peuvent faire revivre le passé durant une période de 100 ans parait-il, si elles sont conservées dans de bonnes conditions. Les images de Méliès et celles des Frères Lumière ne sont-elles pas parvenues jusqu'à nous ?
Parmi les personnages qui défilent sur l'écran, combien sont-ils encore en vie ? En regardant ces images, je me demandais ce que deviendrait celles que j'ai moi-même tournées à mon tour. J'aurais franchi les portes des ténèbres."
Images d'inconnus :
moto-cross, communion, femme ménagère et nombreux desserts exposés sur la table, gardes britanniques à Londres, exposition d'armures de guerre, usine de chocolaterie, chiens de chasse et trophées de chasse, repas festif et danse en couple.
Voix-off : André Lecocq.
