Le 5ème Congrès des Sous-Officiers de Réserve.
Samedi 25 et Dimanche 26 juin 1939.
Extraits de l'article du "Pilote de la Somme" paru 27 juin 1939.

"Ville de garnison autrefois avec les chasseurs à cheval, fantassins et ensuite artilleurs, Abbeville a retrouvé sa troupe – pour 48 heures seulement – à l’occasion du 5ème Congrès des S.O.R. qui s’est tenu samedi et dimanche.
Ils appartenaient à différentes armes, ces milliers de sous-officiers venus des départements de l’Aisne, Ardennes, Oise et Somme, qui aux côtés de nos grands chefs militaires, défilèrent dans les rues pavoisées de drapeaux tricolores.
L’après-midi du dimanche, dans les rues noires de monde, on admira beaucoup le défilé historique, nous reportant au temps lointain où déjà notre Armée, affranchissait sa force.
Le président M. Maurice Devisse, et tous ses collaborateurs, qui travaillèrent durant de longs mois, pour la mise au point de ces fêtes, ont été récompensés de leurs efforts."

La journée du dimanche (26 juin 1939).
A 9 heures a lieu l'Assemblée générale au Théâtre.
A la sortie du théâtre, un cortège se forma boulevard Vauban, sous la direction du commandant Masson. La musique du 51ème Régiment d’Infanterie, sous la direction du Lieutenant Challan y participa.
Par la rue Maréchal Foch, l’imposant défilé gagna la place Courbet. En tête, venaient des gardes mobiles montés sur de fringants chevaux, ensuite la musique du 51ème R.I.
C’est ainsi que deux mille sous-officiers, d’une tenue impeccable, passèrent place Courbet, la tête fièrement tournée vers les cinq généraux et les personnalités réunies.

A 14 heures a lieu le défilé historique.
A 14 heures, la cité Abbevilloise est noire de monde. Aux fenêtres et sur les trottoirs, on se presse pour ne pas manquer d’assister au défilé, nous reportant à des époques lointaines.
Ouvrant la marche, ce sont les trompettes de la garde mobile, dont les sonneries annoncent l’arrivée du cortège.
Voici les Gaulois, Vercingétorix, les Mérovingiens, Capétiens, Guillaume le Conquérant ; l’héroïne Jeanne d’Arc, les mains liées et qu’on dirige vers la prison, François 1er, Bayard, Turenne, le Chevalier d’Assas, Hoche, Marceau, tant d’autres illustres soldats, le Maréchal Ney, des chasseurs, grenadiers, hussards.
Apparaît ensuite le char représentant « Le Bayard ».
Voici ensuite la toute gracieuse cantinière, Mlle Crimon, tenant son âne et précédant les zouaves, qui ont une belle allure, ce sont les membres de la Fanfare l’Avenir qui font entendre de joyeuses sonneries.
Les sapeurs, voltigeurs, grenadiers, artilleurs, précèdent l’excellente musique du 51ème R.I.
Nous voici transporté à l’époque 1900 et nous revoyons avec plaisir les chasseurs à cheval, artilleurs, fantassins, précédent le magnifique char à la gloire de la France, où Mlle Moral, toute gracieuse, est entourée de ses représentantes de nos Colonies.
Un pâle soleil favorise cette reconstitution et sur la place Courbet, le cortège passe devant les officiels qui ne cachent pas leur satisfaction.
La dislocation du Cortège se fait au quartier Duprés.

Suite au défilé historique, la foule, de plus en plus nombreuse, se porte vers le stade.
Un concours et des jeux hippiques y ont lieu.
Devant une foule évaluée à dix mille personnes, les gardes mobiles montés sur leurs magnifiques chevaux, sautent les obstacles, se livrent à différents jeux, du plus haut intérêt.
Un jury composé des capitaines Demeltier et David ; MM. Simon et Gaillard, vétérinaires, classe les concurrents. La direction de ce concours hippique avait été confiée au capitaine Vasseur et au lieutenant Delisle."