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Entretien avec Phileas Lebesgue réalisé par André Matrat

Entretien avec le poète Phileas Lebesgue réalisé par André Matrat et Raymond Dufour, le 19 juillet 1951.
A.M : La question du "poète-paysan", pourquoi ne pas avoir choisi entre l'une de ces deux voies si différentes ? Pourquoi n'aime-t-il pas qu'on le considère ainsi ?

P.L : C'est la vie qui a choisi pour moi.
A.M. Vous avez été malade ?
P.L : oh oui longtemps, ça s'est fini par déviation de la colonne vertébrale.

1'15 "poète-paysan" : c'est très subjectif, ça ne se vérifie pas dans ce que j'ai écrit.
A.M. Vous avez tout de même été un poète et avez été aussi un paysan.
P.L : je n'ai pas été autre chose oui. Ça appartient aux critiques ce que je suis.
R.D : si vous aviez été professeur, est-ce que votre œuvre aurait été différente ?
P.L : oui je pense qu'elle aurait été très différente. Parce que mes sources d'inspiration étaient le travail manuel. Et puis après il y a les lectures.
2'06
A.M : On sent dans vos poèmes que c'est la nature qui vous a imprégnée. D'où le spiritualisme qui peut en ressortir.
P.L : Paysan dans le sens où j'ai mené la vie paysanne.
A.M : oui mais votre cervelle n'était pas paysanne et vous ne vouliez pas être collé sous l'étiquette du paysan.
P. L : j'ai très certainement une cervelle paysanne.
3'00
A.M : Comment trouviez vous le temps d'apprendre et d'écrire ? quand on pense aux exigences journalières du métier de fermier ?
P.L : Parce que ma cervelle prévoyait tout le temps en faisant autre chose dans les champs.
Les poèmes, ça dépendait des jours.
L'Au-delà des grammaires : une série de méditations, ça a d'abord pris la forme de petits chapitres.
Ils discutent de la manière, des moments où P.L trouvait le temps d'écrire.
P.L : en somme je ne suis pas un homme de bureau.
4'00
A.M : Votre vaste érudition étonnera toujours le monde de vos amis. "P.L fermier picard, poète picard, poète provençal, poète breton, poète français, romancier, philosophe, procultiste, ethnologue, esthéticien, conférencier, philologue, polyglotte, médiéviste..."
A.M : c'est la quantité d'adjectif qui vous effraie ?"
P.L : ça m'effraie car je n'ai rien approfondi, au fond.
A.M : Les provençaux vous ont consacré.
5'10
A.M : Et vous avez eu pas mal de correspondants internationaux, qui ont consacré votre position de polyglotte.
P.L : Au Portugal, en Grèce. En Grèce à partir de 1898-1899.
A.M : on a voulu chercher combien vous aviez étudié de langues étrangères vivantes ou mortes.
P.L : Oui mais entre les étudier et les posséder il y a une distance. Enfin j'arrivais à déchiffrer une lettre qu'on pouvait m'écrire dans la plupart des langues de l'Europe.
A.M : Quelle est la première langue que vous avez connue ? chercher à connaître ?
P. L : L'espagnol, qui se rapprochait du français. Parce que j'avais un oncle au Mexique qui était revenu et je m'amusais à parler espagnol avec lui.
A.M : Il n'y a pas eu aussi une petite bonne bretonne ?
P. L : ça c'est autre chose. C'est avant, j'avais 10 ans.
A.M : vous vous êtes intéressé au celtique très trop.
P. L : oui, pour une conformité de tempérament. J'ai été très séduit par la façon de conter des balades.
A.M : l'origine du peuple français viendrait d'un fond de celtisme ?
P.L : c'est incontestable. En Gaulle il fallait parler latin.
Les Celtes étaient sur tout le territoire de la Gaulle.
7'17 :
P.L : les invasions que la Gaulle a subit sont étrangères, tandis qu'en Bretagne, ça a renforcé la Bretagne, car ce sont des bretons d'outre-manche qui sont venus.
7'40 :
A.M : une influence slave, dans le Picard.
P.L : une certaine forme de pensée. Parle en serbe, l'air vibrotte sur la pointe de la langue. Ce qui différencie le patois picard du patois normand.
8'00 :
étude de la langue slave.
Phileas avait un ami slave, qui était écrivain d'ailleurs.
A tenté l'étude du russe et a abandonné.
A traduit un texte russe, mais aurait fait un arrangement poétique d'une traduction littérale.
9' :
A.M : les romains pour la jurisprudence. Vous avez été administrateur de commune rurale, Maire de la Neuville Vault.
P. L : j'ai succédé mon père en 1908. Donc j'ai été maire une quarantaine d'année.
9'30 :
A.M : vous qui avez été contre le machinisme.
P.L : On a mal interprété. Chaque fois que la machine prolonge le geste de l'homme, j'en suis partisan. Mais quand elle le rend esclave, quand elle en vient à esclavager l'homme, je suis contre.
10'05
A.M : le progrès à la Neuville-Vault. Installation d'une coopérative de battage, et de l'électricité. L'eau. Toutes ces avancées apportées par P.L à la ville.
P.L : être bien servi, bien satisfait, avoir de l'argent, ..
S'il y avait eu des risques autant qu'il y en a maintenant, je n'aurais rien pu faire du tout. On fait rien avec les risques.
11'20
A. M : Vous vous moquez totalement du quand dira t-on.
P.L : Quand j'ai une idée, j'essaie de la réaliser.
Phileas a garder ses cheveux long "parce que je m'enrhumait quand le coiffeur venait me dénuder la nuque.
Tout ce que j'ai pu faire comme ça a toujours été basée sur l’expérience directe. Digression sur les cheveux.
Si vous êtes vraiment un homme, vous aurez toujours les filles pour vous.
A.M : c'est le curé de Savignies qui vous prend pour un poète sensuel.
Vous êtes cependant un peu resté épicurien.
P.L : je ne suis pas épicurien !
A.M : Votre philosophie de la vie est cependant souriante.
On a dit que vous auriez une philosophie idéaliste et panthéiste.
P.L : Non, panthéiste c'est une autre question.
A. M : enfin quand même votre écriture est une écriture du rêve qui s'échappe un peu des contingences terrestre.
...
Ces histoires d'astres et d'influences spirituelles vous a amené à vous intéressé aux sciences occultes.
13'55 : P.L : Oh c'est beaucoup dire, je n'ai pas fait d'occultisme.
A.M : le lien entre vos recherche sur le celtisme et la cabale.
Mais on ne pas dire non plus que vous êtes chrétien au sens religieux du mot.
P.L : je suis très chrétien au sens évangélique.
14'50 :
R.D : votre philosophie rejoint votre esthétique qui est l'amour de l'harmonie, de la beauté et de la bonté.
P.L : La beauté ne peut résulter que d'une certaine harmonie.
R.D : Vous êtes d'accord avec Beaudelaire pour les correspondances.
P.L : c'est pas Beaudelaire qui me les a suggérées; dans les poèmes que j'ai écrit j'ai toujours tenté des correspondances, de sons, de couleurs.
A.M : vous avez écrit un article "les rapports de la poésie lyrique avec la musique.
16'08 : Vous avez écrit aussi de la musique.
P.L : J'ai écrit des chansons pour faire des expériences musicales. Des expériences sur la façon dont les sons s'enchainent.
17' : A.M : la mauvaise santé et la vieillesse vous tiennent cloitrés dans votre vieille maison. Vous vous demandé à quoi votre travail a pu servir, Pourquoi ?
P.L : c'est mon tempérament.
C'était comme tout ce que j'ai fait, par curiosité.
Essayer d'expliquer les faits.
Pourquoi la vie serait-elle perdue plus aujourd'hui plus qu'hier ?
A. M : vous ne pensez pas que l'air atomique, c'est l'air de la fin du monde ?
...
18'40 P.L : rechercher la beauté c'est la vocation d'un certain nombre de gens qui n'exerce pas une influence énorme dans les meurs.
A.M : Rechercher la beauté pour soi et être obligé de se plier aux exigences du monde.
18h55 : On recherche son utilité et a gagner de l'argent.
A.M : le goût du beau dans l'humanité.
P.L : c'est la vocation d'un certain nombre de gens.
P.L : je reste évasif, c'est tellement variable et divers selon les situations sociales, selon les tempéraments. Certains leur seule distraction, c'est d'aller boire un verre au café du coin. Lui : "Fallait bien faire quelque chose, je n'allais pas au café, le café ne m'intéresse pas, le jeu ne m'intéresse pas."
A.M : Vous ne regrettez rien, vous avez écrit de beaux vers !"
P. L : J'ai fait ce que j'ai pu, mes moyens n'étaient pas étendus.
Parle du fait qu'il n'a pas gagné beaucoup d'argent, qu'il aurait pu mieux vivre en faisant des choses qui en rapporte.
21'40 : chanson locale pour terminer.

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